Nous avons un seul Dieu, et c’est lui seul qu’il faut prier

Publié le par la rédaction

Question posée par un internaute :
 
« Car Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle »
Je suis perdu dans la foi et dans la prière car je ne sais en qui mettre ma confiance.
En fait quand je lis ce verset je m'imagine Dieu d'un coté et Jésus de l'autre pourtant Jésus est Dieu.
Alors puis je dire que Dieu est mort pour moi ?
Quand on prie parle-t-on à Celui qui est mort pour nous ou à Celui qui a donné son Fils pour nous ?
 
Réponse du pasteur Heinz Birchmeier :
 
Bonjour,
 
Je ne suis pas étonné de votre confusion dans votre foi et votre prière, et je suis sûr que beaucoup de gens sont dans votre cas. Cette confusion remonte à un Concile du 4ème siècle où on a produit un dogme qui faisait de Jésus un Dieu à côté du Père. Or que nous dit l’évangile ? Que Jésus était un homme choisi par Dieu, rempli de son Esprit, pour ramener son peuple dans la vraie obéissance de la loi de Dieu, qui s’était corrompue avec le temps. Cet homme Jésus priait sans cesse Dieu son Père, et n’a jamais demandé à ses disciples de le prier lui. Le titre de fils qu’on lui a donné exprimait sa proximité avec Dieu le Père et notre père. Dans le verset que vous citez « Dieu à donné son fils unique (= qui avait une relation unique avec le Père) non pas pour mourir pour payer pour nos péchés, mais pour vivre et nous aider par son enseignement nous aussi à vivre dans cette « vie éternelle » avec le  Père, déjà dans ce monde ci, et de ne pas périr dans une vie qui n’a pas de sens.
 
Jésus a dit « Quand vous priez, dites Notre Père qui es aux cieux… ». Jésus a rejoint son père comme nous sommes appelés à le rejoindre un jour. Mais nous avons un seul Dieu, et c’est lui seul qu’il faut prier, au nom de Jésus qui nous l’a fait connaître.  Cette confusion entre le rôle du Père et du Fils est malheureusement toujours présente dans nos liturgies et dans nos cultes. Aussi n’est-il pas étonnant que bien des gens ne s’y retrouver plus et prient alternativement le Père et le Fils, comme s’ils étaient deux dieux interchangeables, ce qui finalement contredit  le monothéisme, pourtant héritage précieux d’Israël.
 
Dieu n’est pas « mort pour nous ». Et Jésus, que Dieu nous a donné pour se faire connaître,  a rempli la mission qui lui était confiée jusqu’au bout, au risque de sa vie, qu’il a finalement donnée pour authentifier son  message.
 
Heinz Birchmeier,
pasteur à la retraite, a exercé auparavant son ministère au Canada, puis à Genève.
 
 
-------------------------------------------------------------------------------------
 
Si les articles de ce blog vous intéressent, vous pouvez vous abonner aux nouvelles publications en inscrivant simplement votre adresse mail dans l’espace dédié dans la colonne de droite.
 
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
D
Combien est précieux le déchiffrement de « Cette confusion entre le rôle du Père et du Fils (qui) est malheureusement toujours présente dans nos liturgies et dans nos cultes ». Et son repositionnement dans l’histoire de la formation des dogmes - « (une) confusion (qui) remonte à un Concile du 4 ème siècle où on a produit un dogme qui faisait de Jésus un Dieu à côté du Père ».<br /> <br /> Un repositionnement qui renvoie ainsi aux représentations de D.ieu - dont il est pourtant dit que « Personne (ne l’a) jamais vu »- par des concepts et des images qui, dans leur nature et leur dessein, ne diffèrent pas fondamentalement de l’or, du bronze ou du bois dont étaient faites les idoles.<br /> <br /> Le déchiffrement que nous offre le pasteur Birchmeier ne ramène-t-il pas aussi au Prologue de l’Evangile-Jean ?<br /> <br /> Tant dans la traduction – incomparable – d’André Chouraqui (« Le logos est devenu chair. Il a planté sa tente parmi nous.- Nous avons contemplé sa gloire, gloire COMME celle d’un fils unique - auprès du père, plein de chérissement et de vérité »), que dans la traduction Segond (« Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire COMME la gloire du Fils unique venu du Père », la ‘’nature’’ de cette Parole/Logos qui, au commencement, « était en Dieu, était Dieu » et qui s’est faite chair est – soigneusement – délimitée par la restitution de ce qui valait, par avance, prévention du contresens : « (une) gloire COMME celle d’un fils unique ».<br /> <br /> Prévenir le contresens peut également s’entendre comme laisser intact la part, infinie, de l’inconnaissable. De ce qui est posé comme tel jusqu’à ce que les temps soient accomplis.
Répondre
D
Combien est précieux le déchiffrement de « Cette confusion entre le rôle du Père et du Fils (qui) est malheureusement toujours présente dans nos liturgies et dans nos cultes ». Et son repositionnement dans l’histoire de la formation des dogmes - « (une) confusion (qui) remonte à un Concile du 4ème siècle où on a produit un dogme qui faisait de Jésus un Dieu à côté du Père ». <br /> Un repositionnement qui renvoie ainsi aux représentations de D.ieu - dont il est pourtant dit que « Personne (ne l’a) jamais vu »- par des concepts et des images qui, dans leur nature et leur dessein, ne diffèrent pas fondamentalement de l’or, du bronze ou du bois dont étaient faits les idoles. <br /> Le déchiffrement que nous offre le pasteur Birchmeier ne ramène-t-il pas aussi au Prologue de l’Evangile-Jean ? <br /> Tant dans la traduction – incomparable – d’André Chouraqui (« Le logos est devenu chair. Il a planté sa tente parmi nous.- Nous avons contemplé sa gloire, gloire COMME celle d’un fils unique - auprès du père, plein de chérissement et de vérité »), que dans la traduction Segond (« Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire COMME la gloire du Fils unique venu du Père », la ‘’nature’’ de cette Parole/Logos qui, au commencement, « était en Dieu, était Dieu » et qui s’est faite chair, est – soigneusement – délimitée par la restitution de ce qui valait, par avance, prévention du contresens : « (une) gloire COMME celle d’un fils unique ».<br /> Prévenir le contresens peut également s’entendre comme laisser intact la part, infinie, de l’inconnaissable. De ce qui est posé comme tel jusqu’à ce que les temps soient accomplis.
Répondre