Dieu seul mérite notre adoration et Jésus ne doit pas être adoré : il n’est pas Dieu

Publié le par la rédaction

Quel serait le visage de l’Église  du 21e siècle si nous prenions au sérieux la théologie radicale

 
Centrer le rôle de Jésus dans l’irruption du monde de Dieu et non sur les dogmes de la tradition.
Jésus n’a jamais dit qu’il était la source ou le but de tout ce qui existe. 
Il n’a jamais demandé que le monde s’incline devant lui.

Voici donc ce que l’on pourrait dire :
 
Mettons toujours Dieu au centre
 
La théologie traditionnelle est structurée sur le « Christ », sa personne et son œuvre, sa préexistence, sa mort sacrificielle qui le rend vainqueur des puissances du mal, sa résurrection glorieuse, son ascension et la justification finale des croyants.
Selon ce scénario, l’important est sa nature divine. Étant le Christ divin, il jouait nécessairement le rôle du Roi dans le jeu d’échecs céleste.
 
La théologie radicale dit plutôt que Jésus est l’image de Dieu – et non pas Dieu lui-même – et qu’il révèle aux hommes pour leur salut la présence du monde de Dieu. 
Il est clair que Jésus ne peut pas être le « Fondement de tous les êtres », ce qui est la définition moderne que la théologie radicale donne de Dieu.
Certes, Jésus était lui-même incontestablement théiste, mais sa conception de Dieu était celle de l’omniprésence du Saint Esprit que seule des métaphores et des paraboles pouvaient décrire.
 
Redéfinissons Jésus comme précurseur et comme promesse
 
Il est à la fois précurseur de la présence de Dieu dans le monde et la promesse que cette présence est possible.
 
C’est parce qu’il est humain que Jésus peut faire apparaître la présence du monde de Dieu et être le signe et la promesse du salut des hommes.
 
Il est fondamental, dans cette optique, d’éviter de présenter Dieu comme un être personnel mais de souligner qu’il est un esprit universellement présent. Jésus est empli de l'Esprit divin universel : il est notre frère humain, enfant de Dieu, connaissant la vérité, provocateur, facilitateur. La liste peut être allongée.
 
Jésus ouvre ainsi une nouvelle façon d’être dans la participation au monde de Dieu, pour ceux qui s’y engagent après lui. Mais Dieu seul mérite notre adoration et Jésus ne doit pas être adoré : il n’est pas Dieu, il est notre grand frère.
 
Il faut constamment rappeler que Dieu est l’Être même qui englobe tous les êtres et qu'il est pourtant plus qu’eux. Il inclut toutes les vies, il est leur explication mais ne peut être expliqué. Il n’est pas une divinité éloignée, il fait partie de tout être. C’est donc lui qui doit être adoré partout où est reconnue la valeur sacrée ultime du monde vivant.
 
Jésus, en faisant connaître la présence divine en toutes choses, nous révèle ainsi la manière de vivre dans le monde de Dieu et d’être des membres sains de la famille des êtres du monde. 
Il nous sauve dans la mesure où notre participation au monde de Dieu nous guérit et nous restaure.
 
C’est cela que les Évangiles décrivent. C’est là notre trésor ultime et fondamental.
 
Alan Webster,
pasteur de l'Église méthodiste de Nouvelle Zélande
 
Traduction Gilles Castelnau
 
 
Source : Protestants dans le ville, le 5 novembre 2017
dans Théologie « non-réaliste », « radicale », « Sea of Faith »
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L
Une lecture qui apporte d'abord ce qu'on réduira aux termes d'apaisement spirituel. Apaisement, ou plutôt contentement intime de la foi, en ce qu'il valide une intuition personnelle de toujours, faite d'une gêne insurmontable devant le culte rendu à Jésus. Et aussi bien devant les dogmes qui, ébréchant au passage l'invention et la proclamation du monothéisme, le construisent comme un égal de D.ieu, voire comme son substitut dans la prière et l'adoration, que devant la somme des dérives qui sorties de cette dogmatique litigieuse, ont tellement surchargé celle-ci depuis deux millénaires d'exercice de la "piété populaire". Des dérives que les institutions confessionnelles on fait prospérer : valoriser une image humaine de D.ieu, pour proche qu'on soit ainsi des cultes idolâtres, quelle facilité pour s'attacher la foi du plus grand nombre ! Mais une lecture qui .laisse aussi sur une interrogation qui s'impose à l'esprit au fur et à mesure que l'on avance dans son argumentaire : faut-il "situer" Jésus autrement que comme le Verbe du prologue johannique ? Parce que la cohérence de la thèse exposée dans l'article avec la symbolique du Prologue n'est pas évidente. Et surtout parce que ce qui constitue sans doute le plus beau texte de la spiritualité chrétienne n'altère en rien, dans aucune de ses lignes, dans aucun de ses mots, ce qui érige l'inconnaissable de D.ieu. Ne laisse rien retirer à cet inconnaissable qui est le constituant premier de la foi partagée avec le judaïsme '"Je suis celui que je serai".En nous laissant seulement figurer, pour notre intelligence du croire et dans la sacralité essentielle de ce qui restera inconcevable jusqu'à ce que les temps soient accomplis, que le Verbe qui s'est fait chair est "en D.ieu".
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