Paul peut être mal compris... Attention aux traductions de la Bible

Publié le par Michel Brulhart

Des paroles de Paul souvent mal comprises
 
Cas 1 : 1 Corinthiens 11, 10
 
Les anciennes traductions donnent :
 
« la femme doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend » (Bibles Segond 1910 et Segond à la Colombe 1978)
 
« la femme doit avoir sur la tête une marque qu'elle est sous la puissance [de son mari] » (Bible David Martin)
 
« la femme doit avoir sur la tête [une marque de l’] autorité [à laquelle elle est soumise] » (J.N. Darby 1885)
 
« la femme doit avoir sur la tête un signe de sujétion » (Bible de Jérusalem 1973)
 
« la femme doit garder sur sa tête un signe de sa dépendance » (Bible des Peuples)
 
etc.
 
Les nouvelles traductions donnent (1) :
 
« la femme doit avoir/porter sur la tête une marque/un signe de son/d'autorité » (Nouvelle Bible Segond-NBS, Bibles Segond 21, TOB, Semeur, etc.)
 
Pourquoi une telle différence, allant de la soumission à l'autorité ?
 
Nous avons ici un cas d'école : les traducteurs du passé se laissaient influencer par la place de la femme dans la société (2). A cause de ces traductions faussées, Paul a même été taxé de misogynie (3).
 
Cette note de bas de page de la NBS d'étude explique pourquoi les nouvelles traductions sont correctes :
 
« le terme ainsi traduit [par autorité] s'applique en général à une autorité exercée plutôt que subie... »
 
La TOB va dans le même sens :
 
« ce terme ne désigne jamais un pouvoir subi, mais un pouvoir exercé [...] l'Apôtre invite les femmes de Corinthe à adopter une tenue qui manifeste la dignité des activités qu'elles assurent dans la communauté (prier, prophétiser). »
 
Conclusions : (1) vérifiez les traductions, (2) leur contexte... et (3) ne tirez pas de conclusions trop hâtivement...
 
Cas 2 : 2 Timothée 4, 20 (Bible NBS)
 
En 2 Timothée 4, 20, nous lisons Paul « avouer » :
 
« j'ai laissé Trophime malade à Milet. »
 
Comment, Paul, grand Apôtre, qui avait le don de guérison, laisse-t-il quelqu'un malade, sans exercer sur lui ce don de guérison... ?
 
L'Encyclopédie des difficultés bibliques l'explique ainsi :
 
« Parfois les avocats de la guérison par la foi disent : "ce n'est pas la volonté de Dieu que vous soyez malades". Si l'on fait une telle déclaration générale – que la maladie serait contraire à la volonté de Dieu – il faut expliquer comment l'apôtre a pu l'ignorer – ou apparemment l'ignorer – et pourquoi, s'il possédait quelque pouvoir miraculeux, il n'a pas guéri Trophime. Il a dû avoir quelque bonne raison. Cela implique au moins que nous soyons très prudents lorsque nous décrivons l'attitude divine face à la maladie. »
 
Cas 3 : Galates 4, 10-11 (Bible NBS)
 
Les fêtes juives ont trouvé leur accomplissement dans l'Esprit que Dieu met en nous : ainsi, la fête du grand pardon devient en nous le pardon accordé inconditionnellement à notre prochain, et le jour du repos est concrétisé par le repos permanent du cœur.
 
C'est pourquoi Paul dit à ceux qui prennent les anciennes traditions à la lettre, et non pas en Esprit (Galates 4, 10-11) :
 
« Vous observez scrupuleusement les jours, les mois, les saisons et les années !
Je crains de m'être donné de la peine pour rien en ce qui vous concerne. »
 
Et à la fin de Colossiens 2 :
 
« Il s'agit de commandements et d'enseignements humains qui ont, il est vrai, une apparence de sagesse [...] mais qui n'ont en fait aucune valeur et ne contribuent qu'à la satisfaction de la chair. »
 
Jude dit que les personnes vivant dans la chair sont des nuées sans eau emportées par les vents, arbres de fin d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés, vagues sauvages de la mer rejetant l'écume de leurs turpitudes, astres errants auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour toujours !
 
Comme le précise Romains 2, 29 :
 
« Est vraiment juif celui qui l'est dans le secret - sa circoncision, c'est celle du cœur, qui relève, non pas de la lettre, mais de l'Esprit - celui-là ne reçoit pas sa louange des humains, mais de Dieu. »
 
Et comme le confirme Philippiens 3, 3 :
 
« Nous sommes les vrais circoncis, nous qui célébrons le culte par l'Esprit de Dieu, qui mettons notre fierté en Jésus-Christ et qui ne mettons pas notre confiance dans la chair. »
 
Concluons avec 1 Pierre 2, 9-10 :
 
« Vous, par contre, vous êtes une lignée choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s'est acquis, pour que vous annonciez les hauts faits de celui qui vous a appelés des ténèbres à son étonnante lumière – vous qui, autrefois, n'étiez pas un peuple, vous êtes maintenant le peuple de Dieu – vous qui n'aviez pas obtenu compassion, vous avez maintenant obtenu compassion. »
 
Michel Brulhart,
 
Document aimablement adressé par l'auteur pour publication
-------------------------------------------------------------------------------------
 
Si les articles de ce blog vous intéressent, vous pouvez vous abonner aux nouvelles publications en inscrivant simplement votre adresse mail dans l’espace dédié dans la colonne de droite.
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
"Nous avons ici un cas d'école : les traducteurs du passé se laissaient influencer par la place de la femme dans la société " ne doit on pas craindre qu'il en soit de même aujourd'hui, et qu'on veuille traduire a la l'aune de la place qu nous voulons donner aux femmes aujourd'hui ? Et vu que certaine reclame l'ecriture "inclusive" j'attend avec curiosité la prochaine traduction :-) On peut aussi lire les textes tels qu'ils sont, et les comprendre avec l'esprit de notre temps...
Répondre
M
Je vous donnerais 100% raison si Jésus n'avait pas été très ouvert au dialogue avec les femmes, ce qui n'était pas bien vu à l'époque.<br /> <br /> Paul lui-même dit qu'il n'y a à ses yeux "plus ni homme ni femme".<br /> <br /> Les traducteurs actuels n'ont par conséquent fait que rattraper une erreur de traduction.<br /> <br /> Bien entendu rien n'assure que dans le futur d'autres traductions ne vont pas dire encore autre chose. L'essentiel est qu'actuellement ils ont - enfin - remis la femme à la place que lui assignaient Paul - et Jésus avant lui.